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Arrêtez de demander aux analystes de faire des prédictions

Si vous aimez lire des articles financiers, vous êtes alors bombardés d’articles qui vous feront perdre votre temps. En effet, plusieurs économistes et analystes financiers passent leur temps à faire des prédictions sur différents indicateurs de l’économie ou de la bourse. Ce n’est pas de leur faute, c’est ce que les gens veulent savoir. Combien d’entrevous avez déjà demandé à votre conseiller si la bourse allait monter cette année, à quand le prochain crash, ou encore si c’est le bon temps pour convertir ses devises canadiennes en billets verts pour le voyage dans le sud prévu l’an prochain? En fait, s’il y a une demande, il y a une offre. Donc, comme vous voulez massivement avoir des prédictions et bien… vous en avez pour votre argent.

 

QUE VALENT CES PRÉDICTIONS?

Les analystes ont-ils souvent raison? En fait, oui et non. La vraie question est plutôt : sont-ils souvent chanceux? Le 14 août 2015, j’ai lu un article sur Bloomberg intitulé : « Morgan Stanley has four reasons to buy energy stocks« . À la fin de cet article, on peut y lire (traduction libre) : « Bloomberg rapporte aujourd’hui qu’en juin l’an passé, les analystes prédisaient un prix moyen pour le baril de pétrole autour de 100$ pour le présent trimestre. Le plus pessimiste des analystes prédisait un baril à 84$. Aujourd’hui, le prix est tout près de 40$. » Bref, ils se sont tous cassé la gueule!

La réalité est la suivante. Si on tente d’effectuer une prédiction, il y a un ensemble de valeurs possibles. Chacune de ces valeurs a une probabilité d’occurrence. Ces probabilités varient en fonction des conditions actuelles du marché. Est-ce que le S&P 500 a plus de chance d’effectuer une plongée de 50% après avoir déjà subi une perte de 50% ou avant? La réponse est avant. Si, par exemple, le marché est à 2000 points, on pourrait évaluer la probabilité d’une baisse de 50% à, disons… 15%. Si cette baisse survient, est-ce que la probabilité d’une baisse de 50% est toujours de 15%? Non, bien sûr, le contexte a changé. Ce n’est pas impossible, mais très peu probable. En réalité, un marché à 500 points impliquerait une baisse de 75% du marché boursier par rapport à son récent sommet. C’est du jamais vu dans l’histoire récente américaine, mais je serais incapable de dire que c’est impossible. Une bombe nucléaire et le tour est joué!

Donc, que font les analystes? Ils répondent à une demande, certes, en effectuant une prévision. Mais en réalité, ils ne font qu’édicter ce qui pour eux est le scénario le plus probable. Ceci n’est pas une prédiction. En fait, ils ont peu de chance d’avoir raison. C’est pour ça que les plus prudents donnent un large éventail de résultats possibles. Ils savent pertinemment, qu’il y a une bonne probabilité qu’ils se trompent, mais qui va leur en porter rigueur, de toute façon? Les plus habiles prédiront continuellement une baisse catastrophique des marchés et lorsqu’elle surviendra, ils réussiront à se décrire comme étant CELUI qui a prédit la crise!

De son côté, la personne qui gère le portefeuille de plusieurs clients devra apprendre à ceux-ci de ne pas espérer de prédictions de sa part. Imaginez que le conseiller tombe sur un client qui garde un classeur Excel de toutes les prédictions passées! Je connais deux ou trois de mes clients qui le feraient! Eh oui, ils sont ingénieurs! Ce conseiller serait dans le trouble à un moment donné. Il est impossible d’avoir une bonne moyenne au bâton. Regardez le coup que les analystes se sont fait faire par Bloomberg le 14 août. Parfois, quand l’erreur de prédiction est spectaculaire, il arrive qu’on ressorte quelques archives. En fait, on devra le faire plus souvent, afin de se désintoxiquer de cette soif de prédictions qui devient maladive.